La représentation de la pandémie
dans les narrations

Representing the Pandemic in Narratives

Vilmos Keszeg

Département d’Ethnographie et Enthropologie Hongroise,
Université Babeș–Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie


Indice

Questions préalables

La Covid-19 en Roumanie, en tant que pandémie

La paralysie de la mobilité et des contacts sociaux

Projections de maladies et médicalisation

L’altération du processus de la mort et de l’enterrement

Y avait-il réellement eu une pandémie?

Que s’est-il passé en Roumanie depuis le 26 février 2020?

Bibliographie 184


Abstract

The idea that there are not diseases but rather sick people goes back more than a hundred years. The nature of each disease is expressed in biographical narratives based on individual experiences in each community. The disease, depicted in a personal, epic, and narrative schemes, is no longer terrifying. Two years ago, COVID was scary because humanity had no experience with it. Over the years, the media has covered new and varied stories about the pandemic from all over the world and from all parts of the country. These stories represented the pandemic, its spread, progression, and outcome. By analysing the stories from different sources, the lecture traces the narrative representations of the pandemic in Romania.

Keywords: pandemic, narrative representation, biographical stories, perspectives, attitudes.


Questions préalables

Lors d’une étude antérieure, on avait déjà soulevé la question quant à la manière dont certaines dispositions institutionnelles auraient diminué l’aire d’utilisation des traditions, notamment celle de la culture traditionnelle.

Nous avons mis alors à l’évidence l’attitude contre-traditionnelle de la législation, de l’école nationale et celle des médias. En effet, chacune de ces institutions faisait valoir des stratégies ambivalentes. D’une part, elles parlaient obstinément de la grande valeur des traditions, de l’importance de les connaître et les faire connaître, de les conserver; d’autre part, en revanche, elles ont tranché sur la question de leur valeur, tout en anéantissant leur autonomie et leur cadre de vie. Bien que, selon les intentions premières, la patrimonialisation serait le meilleur programme de revitalisation, sa mise en pratique et son exécution ôte la culture de son contexte naturel et la ré-contextualise.

Le fonctionnement et le rôle du discours social a été présenté par Michel Foucault [Foucault 1973]. La présente étude adopte une approche narratologique similaire. Elle examine les effets et les interprétations de la pandémie à coronavirus SARS-CoV-2 / COVID-19 de Roumanie, en analysant les représentations médiatiques en tant que représentations cognitives et publiques.

Elle se distingue toutefois des analyses précédentes, car elle suit un processus sans précédent et encore inachevé. Alors qu’en général les actions humaines suivent des scénarios basés sur la mémoire culturelle, sur l’expérience des adultes et des anciens, la pandémie en cause confrontait l’humanité entière à une situation tout à fait nouvelle. Au cours des deux ans et demi d’épidémie, les institutions responsables de la santé et de l’avenir de l’humanité, et même les individus eux-mêmes, durent prendre des décisions dont ils ne pouvaient point être certains du résultat, au contraire, l’aboutissement était plutôt imprévisible; toutes ces décisions contribuèrent au façonnement de la situation et au changement de l’issue du processus.

L’humanité entière dut se rendre compte, dès le début de la pandémie, que les modèles de vie agrées jusqu’alors perdirent leur valabilité. C’est pour cette raison-là que l’on peut parler d’une impasse, d’une crise de la mode de vie quant à la période évoquée. Dans cette situation inéprouvée, il fallait faire valoir une nouvelle gestion des mentalités, des actions et des relations, c’est-à-dire ré-évaluer, sélectionner et transformer les traditions, mettre en pratique de futures routines. Tandis qu’auparavant l’on pouvait vivre selon des modèles locaux, régionaux, nationaux et continentaux, décadaires ou séculaires, dans la situation présente il fallait considérer et suivre les propositions et les initiatives de la médecine internationale, des sociétés et des institutions lointaines. Troisièmement, alors que naguère la vie quotidienne (life-world) s’organisait surtout autour des individus, dans la nouvelle situation l’individu dut renoncer à son autonomie, à ses coutumes et dut respecter des consignes dans plusieurs contextes de la vie (loisirs, transports, relations sociales).

Selon la sociologie néo-durkheimienne, les médias ne sont que de nouveaux aspects de la vie publique bourgeoise [Habermas 1962]. L’hypothèse fut reprise et développée par Császi Lajos (d’après James Carey en 1975, et Dayan et Katz en 1992). Selon ce qu’il en déduit, les rituels des médias se mêlent aux événements en y impliquant les individus, tout en créant un cadre commun d’interprétation [Császi 2002]. Pendant la pandémie, les médias ont joué un rôle décisif dans le façonnement de la mentalité concernant la situation actuelle, ainsi que dans le rassemblement de la population mondiale.

C’est un lieu commun de l’histoire des médias que lors de la Première Guerre mondiale la presse gagna sur le livre, lors de la Seconde Guerre mondiale, la radio vainquit la presse. L’on peut y ajouter, à notre tour, que de nos jours, lors de la pandémie du Covid-19, les nouveaux médias (Internet, web.2, réseaux sociaux) s’approprient le rôle du contact social primaire et deviennent un nouvel aspect du contact face-à-face.

La présente étude applique une approche narrative. Elle repose sur l’hypothèse selon laquelle toutes les époques, y comprises toutes les conjonctures génèrent leurs propres répertoires narratifs. La narration rend les situations transparentes, met en évidence leurs causalités, corrélations et conséquences; elle organise les informations en structures narratives (action, temps, lieu, personnages);  elle met en évidence la façon dont la société est structurée et dont elle fonctionne; elle conserve le mémoire des événements. En même temps, l’histoire racontée constitue et exprime l’identité de l’individu (le narrateur de l’histoire) et celle d’une collectivité (celle représentée dans l’histoire). Les récits légitiment ou abâtardissent les institutions, les lois, les mentalités ou les comportements. Leur narration, ainsi que leur réception peuvent avoir des effets thérapeutiques1.

La base de données sur laquelle repose l’analyse de cette étude est issue des médias (journaux, télévision, réseaux sociaux) hungarophones et roumanophones de Roumanie, d’entre 2019-2021. C’est bien là que les mentalités, les vécues et les attitudes contre la pandémie d’un bon nombre de citoyens purent être énoncées et rendues à l’évidence. L’analyse vise à identifier et à résumer les représentations narratives de la pandémie en Roumanie et leur impact2.

La Covid-19 en Roumanie, en tant que pandémie

La nouvelle maladie surgit le 11 décembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine. L’avis fut émis le 31 décembre 2019, la première patiente diagnostiquée ayant été une vendeuse au marché. Dû à l’accroissement rapide du nombre de cas et à l’expansion foudroyante de la maladie, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) identifia la COVID-19 en tant que pandémie et l’annonça le 11 mars 2020. Deux jours plus tard, l’organisation mondiale déclara l’Europe épicentre de la COVID-19. Le principal moyen de défense qu’ils prévoyaient contre l’épidémie était le développement d’un produit de protection. Dans le monde entier, plus de 591 millions de personnes furent infectées par la maladie dont 6.4 millions y succombèrent3. La campagne de vaccination fut lancée en Europe le 27 décembre 2020.

En Roumanie, le premier cas fut confirmé le 26 février 2020. Le chef d’état décréta l’état d’urgence le 16 mars 2020, d’abord pour une période de 30 jours qui fut ensuite prolongée d’un mois. Cette mesure entravait la liberté de la circulation, celle de la vie privée, de l’utilisation des habitats, de l’éducation et du travail, elle interdisait les rassemblements publics et même ceux privées4. Pendant cette première période, environ 1.000 personnes décédèrent à cause de l’épidémie, ١٤.313 personnes vivaient en quarantaine, 18.980 en isolement à domicile5. L’état d’alerte fut décrété le 15 mai 2020 et prit fin le 9 mai 2022. Au cours de cette période, le port des masques était obligatoire dans les lieux publics ou les espaces fermés; le nombre de personnes ayant le droit de participer aux événements, d’aller au restaurant, était limité; le passeport vaccinal/certificat vert européen fut rendu obligatoire pour la participation aux événements, pour l’entrée dans les magasins, ainsi que dans certains pays; les personnes contaminées devaient s’isoler.

Selon un décompte rapide, en une période de deux ans et demi, en Roumanie le bilan monta à 3.13 millions de malades et 66.200 morts. Ce sont les variantes Alpha, Delta et Omicron qui se propageaient6. Le nombre de personnes vaccinées était de 8.114.415. Au dernier jour de l’état d’alerte, le 8 mars 2022, 5.461 nouveaux cas et 101 décès furent encore communiqués, 696 personnes étaient soignées en thérapie intensive, 115.000 personnes se trouvaient toujours en quarantaine ou en isolement à domicile7.

La paralysie de la mobilité et des contacts sociaux

L’industrie et l’agriculture, domaines ayant assuré le travail aux masses populaires, furent anéanties après la révolution de 1989, processus ayant été entraîné, soit-disant, par l’abolition du communisme. La population restée sans moyens de subsistance afflua à l’étranger (Italie, Espagne, Allemagne, Angleterre, France, Israël, etc.). Les femmes furent employées surtout comme aides-soignantes auprès des personnes âgées, ou bien comme femmes de ménages, mais elles trouvèrent aussi du travail dans la restauration; quant aux hommes, ils travaillaient surtout dans les constructions; les deux sexes pouvaient toujours se faire embaucher dans l’agriculture. Contrairement aux familles ayant choisi l’exile pendant l’époque communiste, entre 1945 et 1989, et ayant pu s’intégrer dans l’un des diasporas, la migration de main-d’œuvre d’après 1989 fluctua en permanence entre les pays occidentaux et la Roumanie. En 2019, selon les données du Ministère des Roumains de Partout, 9.700.000 citoyens roumains se trouvaient à létranger, établies soit définitivement, soit provisoirement8. La majeure partie de ces derniers étaient relativement jeunes. Leurs enfants, parents, souvent même leurs conjoints vivaient en Roumanie, c’est la raison pour laquelle ils se rendaient régulièrement au pays9. Ils rentraient chez eux une à trois fois par an, pendant les vacances de Pâques, de Noël, ou pour les congés d’été.

Ayant pris connaissance de la propagation de la pandémie, des masses de travailleurs intérimaires roumains prirent la route du retour au pays. Selon certains calculs, en un espace d’un peu plus d’un mois, près de 250.000 citoyens sont rentrés en Roumanie10. Cela explique la raison pour laquelle, déjà au tout début de la pandémie, des dizaines de milliers de malades y furent enregistrés par jour. Le nombre le plus élevé était de 40.000.

A partir de mars 2020, le Conseil de l’Europe adopta des règlements divers concernant les voyage (13.10.2020, 01.02.2021, 17.03.2021, 14.06.2021). Les États commencèrent à codifier les modalités de passage de frontières (test Covid-19 récent, certificat de vaccination)11. Ce même Conseil exprima toutefois, et cela déjà au début de la pandémie, que la migration de main-d’œuvre était nécessaire et inévitable (dans l’agriculture, par exemple), il ne fallait donc pas compliquer le voyage, au contraire, plutôt le sécuriser12. Les citoyens bloqués à l’étranger pouvaient toujours se tourner vers leur consulat en appelant des numéros d’urgence. Ils pouvaient se faire rembourser le billet si le vol était supprimé ou bien s’ils se virent obligés d’annuler le voyage, en raison de la pandémie13.

Selon le règlement du 21 février 2020, ceux qui revenaient de l’étranger avaient l’obligation de se mettre en quarantaine pour deux semaines. Au départ, les autorités se chargeaient de la mise en quarantaine de ceux qui rentraient et passèrent la frontière. Plus tard, une voiture de police les accompagna jusqu’à chez eux puis elle alerta les autorités. Vers la fin de l’état d’alerte, c’était la personne elle-même avec sa famille, qui devait organiser son propre isolement. Ainsi, exprès ou non, le membre de famille revenant de l’étranger était considéré comme un danger potentiel. Pendant des semaines, et même jusqu’à la fin de la pandémie, la culpabilisation des travailleurs revenus était présente dans les médias. Le sujet récurrent des discours était que la majorité des travailleurs étaient ceux qui revenaient d’Italie et d’Espagne et qu’ils ne respectaient pas les règles de quarantaine et d’isolement14.

L’afflux des fuyants la pandémie vers la Roumanie fut ralenti par les médias. Tout d’abord, le président Klaus Johannis puis le premier ministre Ludovic Orban prièrent les expatriés du travail de ne pas rentrer chez eux, en vue de leur famille car c’est qu’ainsi qu’ils protégeraient leur parents, leur grands-parents.

Les médias firent connaître plusieurs cas dissuasifs.

Une femme âgée de 26 ans revenait d’Italie, de la zone rouge (Veneto) au pays, dans la vallée de la Jiu, le 1er mars 2020. Elle prit connaissance et respecta son devoir d’isolement, seulement, lorsqu’elle fut vérifiée par téléphone, elle passa sous silence les symptômes de la maladie apparues entre-temps. N’ayant même pas attendu la fin de son isolement obligatoire, elle se fit hospitaliser à Pertoșani avec des symptômes de trouble du système nerveux, puis elle alla se faire ausculter à Hunedoara sans avoir évoquée son arrivée récente au pays. Elle fut en contact avec 6 personnes de son entourage, 42 professionnels de la santé et des patients des hôpitaux, dont certains (au moins neuf) attrapèrent le virus. La non-coopération et le non-respect de l’obligation de quarantaine étaient sanctionnés par la loi, par une peine de prison allant de 6 mois à 2 ans, ou par une contravention15.

Un policier retraité et sa compagne, habitants de la capitale, firent un voyage de 10 jours en Israël, ils rentrèrent chez eux le 26 février 2020. Lorsque les symptômes de la maladie se manifestèrent, il se fit hospitaliser, sans avoir parlé du voyage qu’il venait de faire. L’infection fut confirmée le 9 mars; il figure dans le registre national des malades de Covid-19 sous le numéro 17. Il contamina son fils, sa belle-fille, son petit-fils et son médecin traitant. L’hôpital fut mis en quarantaine pour trois semaines et il fallait tester régulièrement une centaine de personnes. Ce cas apparaissait dans les médias nationaux comme l’exemple par excellence de l’irresponsabilité, de celui qui mérite d’être châtié. On le surnommait le Patient Zéro16.

Une cinquantaine de personnes rentrèrent de l’étranger à Atid (petit village de la région Harghita), en fin mars 2020. L’un d’eux, arrivant de France, accepta de se mettre en isolement, néanmoins il enfreignit les règles par la suite. Son père tomba malade, il décéda même, et ce n’était qu’après cela, le 2 avril 2020 que la contamination du jeune homme fut détectée par le test de Covid-1917. C’était le premier cas de décès dans la région des Sicules, épargnée jusqu’alors par la maladie, pendant une période relativement longue. Les médias hongrois de Roumanie s’en servirent pour l’ériger en mauvais exemple d’irresponsabilité envers ses proches18.

En Europe, les restrictions des voyages furent levées en août 2022.

Projections de maladies et médicalisation

Mircea Eliade, dans son essai de 1939, reproduit l’hypothèse de son contemporain Karls Sudhoff, historien allemand de la médecine, hypothèse selon laquelle toute époque aurait toujours généré sa propre maladie structurelle, maladie qui exprimait à la fois une vision concernant l’époque ainsi que le monde contemporain.

Les recherches de la médecine populaire hongroise identifièrent et décrivirent 150 maladies environ. Lors de leurs classification, l’on fit prévaloir des catégories systématique tel que des maladies: 1. contagieuses; 2. celles de la nutrition, consommation, digestion et diurétiques; 3. respiratoires; 4. neurologiques; 5. de la circulation; 6. sensorielles ( yeux, oreilles, peau); 7. osseuses; 8. génitales et celles de la vie sexuelle; 9. grossesse, accouchement et les anomalies du post-partum; 10. blessures, empoisonnement; 11. des maladies d’origine surnaturelle (dus à la malédiction). La monographie de la médecine traditionnelle hongroise délimita trois grandes époques, quant à la nature de l’approche: la méthode pneumatique (9-10e siècle), la pathologie humorale (hippocratisme populaire, 10-17e siècle), et la pathologie solidaire, somatique, matérielle (18-20e siècle) [Oláh 1986] .Les connaissances de la médecine populaire concernaient autant les origines des maladies (la causalité), que les symptômes et les effets, ainsi que les symptômes de l’écoulement. Il n’y a pas de communauté humaine qui n’aurait pas accumulé et préservé depuis toujours des histoires concrètes de maladie, de souffrance et de guérison.

Lors des prémisses de la maladie du Coronavirus, une obscurité mystérieuse l’enveloppait encore. La manque totale d’antécédents fut effrayante, ainsi que ses origines lointaines; des informations préliminaires précédèrent l’arrivée du fléau.

Ce virus, existait-t-il pour de bon, était-il vraiment nouveau, issu d’une autre souche virale, était-il aussi dangereux que l’on disait? Où trouvait-t-il ses origines, comment agissait-il, quelle était sa nature? Comment était le décours de la maladie, quelles en étaient les conséquences?

La médecine naïve, se focalisant sur les symptômes (mal de gorge, toux, rhume, fièvre, frissons, difficultés respiratoires, nausée, diarrhée), identifia et soigna l’infection au Covid-19 comme une grippe ou une gastro-entérite. En conséquence, les médicaments employés furent ceux connus alors pour soigner les symptômes en cause. A la fois, la population expérimenta largement les effets de l’ail, de l’alcool (eau de vie) et de la thérapie sportive et du mouvement. Toutefois, il y avait quelques nouveaux symptômes non-négligeables, notamment la perte de l’odorat et du goût.

La réglementation concernant le traitement des personnes contaminées au virus SARS-Cov-2 fut énoncée par le décret ministériel N° 487/202019. Celui-ci fut actualisé par le N° 1.418 du 7 août 2020, puis par le N° 74 du 13 janvier 202220. Ces réglementations professionnalisèrent les soins médicaux. A la fois, elles accentuèrent de manière récurrente l’importance des gestes préventifs (port du masque, lavage et désinfection régulière des mains, ventilation régulière, évitement du contact physique négligeable ou celui du toucher des surfaces de la vie publique propices pour le dépôt de la souillure, isolement facultative ou obligatoire, respect la distanciation sociale dans les moyens de transport en commun ainsi que dans les institutions, disposition des chaises plus écartées lors des assemblées ou réunions occasionnelles, favorisation des contacts en ligne). Ce fut suivi par l’encouragement pour faire passer les tests de Covid-19 en cas de doute, ainsi que par l’incitation à la vaccination.

L’une des narratives perçues appliqua la stratégie de la persuasion.

A l’époque de la pandémie, le souvenir de la grippe espagnole n’était plus déterminant. Le savoir concernant cette nouvelle pandémie fut établi par des médecins et des chercheurs, et fut promu par les médias. Le discours de ces derniers commença à avoir un effet lorsqu’ils se mirent à diffuser des cas concrets de maladie, d’abord de l’étranger puis du pays. Les narratives autobiographiques se sont avérées être très efficaces. Les thématiques les plus populaires étaient comme suit:

  1. La situation exaspérante des personnes contaminés: leur lutte contre l’étouffement, leurs isolement de leurs proches et même du personnel soignant.
  2. Le fait que le virus était hautement infectieux et contagieux: des passants portant des masques, des ambulanciers et du personnel soignant habillés en tenue de protection.
  3. L’encombrement des hôpitaux, le manque d’équipements adéquates: des hôpitaux bondées où même les couloirs étaient remplies de malades, mise en place des hôpitaux de campagne.
  4. La fatalité de la contamination: des cercueils en file d’attente dans les morgues, grand nombre de nouvelles tombes dans les cimetières.

Dans le but d’être encore plus persuasif, le discours médiatique employait volontiers, outre les arguments scientifiques, des formes rhétoriques à charge émotionnelle, pathétique (présentation de l’effroi, lamentation, deuil, exaspération).

L’autre narrative fit valoir la perspective de la suprématie et c’était en démontrant l’irrationalisme et l’illégitimité qu’elle souhaitait façonner une stratégie comportementale. Ses thématique comprenaient:

  1. Légitimité des châtiments dus à la violation de l’obligation du couvre-feu et du confinement.
  2. Réglementation de l’utilisation de la sphère de vie (distanciation de 2 mètres, respect du sens de circulation, les interdictions d’entrée ou de sortie, l’utilisation des lieux à usage spécial).
  3. Incitation au respect des réglementations hygiéniques (lavage et désinfection des mains, port du masque, éternuement).

Les médias donnèrent la parole de préférence à ceux qui consentaient aux réglementations et blâmèrent ceux qui violaient ces normes spéciales de coexistence. Au sein de cette même narrative prévalut la stratégie de la persuasion (vaccination exposée du chef de l’état, du premier ministre, des personnages populaires). Ces narratives furent répétées au quotidien durant cette période de deux ans et demie, dans d’innombrables variantes (lieux et personnages différents, des cas à fin tragique ou heureux). Ainsi, petit à petit s’intégra dans le savoir collectif la manière dont on pouvait attraper ou au contraire, éviter le virus, dont on pouvait assurer la sécurité des autres, dont on devait se comporter en cas de maladie ou même étant en bonne santé; la population assimila les obligations et les responsabilités qui pouvaient incomber aux uns et aux autres durant la pandémie.

L’altération du processus de la mort et de l’enterrement

Ch.O. Carbonell fit une exposée sur ce même sujet en 2004, lors de la conférence Eurethno, «Le risque de la mort», où il passa en revue l’histoire de l’interprétation du processus de la mort [Carbonell 2005].

Le folklore européen créa le modèle du rite de passage à l’aide duquel il put saisir le processus de la mort, en y délimitant trois phases distinctes (séparation, mise en marge, réintégration) [Van Gennep 1909]. Le folklore hongrois du XXème siècle analysa et décrypta ce processus en se servant du modèle évoqué [Balázs 1995]. Selon le modèle des coutumes, le défunt restait auprès de sa famille jusqu’au dernier moment.

Les membres de la famille le soignaient, accomplissaient ses souhaits, lui parlaient. Après la survenue du décès, l’un de ses proches le lavais, l’habillait, puis le plaçait sur le lit mortuaire où l’on pouvait le voir, le pleurer. Mais déjà auparavant, le prêtre rendait visite au mourant, il le préparait pour qu’il puisse accueillir la mort (il lui donnait les sacrements). Après le décès, dans le cadre de la cérémonie funéraire, des psaumes et des prières étaient exécutés à plusieurs reprises auprès du défunt. Les proches avaient le droit et les moyens d’exprimer la douleur et ils pouvaient compter sur la compassion et le réconfort de leur entourage. Les actes de paroles, prononcés auprès du mourant ou lors des funérailles, préparaient le mourant ainsi que ses proches au passage, ils aidaient la famille à supporter la perte de leur proche, ils construisaient et commémoraient la mémoire du défunt, ils lui assuraient le calme de l’au-delà.

Dans la situation de la pandémie, la mort mua en un acte biologique, les obsèques devinrent des actes purement administratifs.

Peu de temps avant l’ordonnance de l’état d’urgence, un décret réglementait déjà le déroulement des obsèques (N° 436/13.03.2020)21. Au cas où la mort était due au virus Covid-19, il n’y avait plus besoin d’autopsie. Le corps nu fut identifié par deux parents (ou représentants légaux, en cas de maladie), il fut ensuite désinfecté avec un produit à base de méthanal, puis placé dans deux sacs en plastique et mis dans le cercueil apporté par la famille.

Le cercueil scellée, isolé fut livré de la morgue au cimetière ou au crématorium. Il n’y avait pas moyen d’embaumer ou de soigner le corps. Le défunt, dans toutes les étapes qui suivirent, devait être traité dans le plus grand respect de la dignité humaine par tous ceux qui touchaient à lui. Les autorités locales devaient se charger de l’inhumation du défunt dont la famille ne vint pas à temps pour le récupérer22.

Ce décret fut confirmé et complété peu de temps après par un autre, le N° 570/06.04.2020, selon lequel les patients hospitalisés avec la Covid-19 devaient porter un bracelet avec leurs données personnelles23. Ainsi, en cas de décès, l’hôpital pouvait annoncer la famille par téléphone, étant donné l’interdiction des visites.

L’Église orthodoxe sollicita au ministère à plusieurs reprises de modifier les mesures quant aux obsèques.

Dans sa requête numéro 12.293 du 21 décembre 2020, elle demanda le droit à la visite des prêtres, la 784 du 26 janvier 2021. Exigea l’autorisation du rituel religieux des obsèques24. Le 9 avril 2021, de nouvelles dispositions entrèrent en vigueur (N° 487/09.04.2021)25 mais les normes de sécurité de base restèrent sans nulle modification. En revanche, suite aux réflexions faites par l’Église et les citoyens, d’autres détails furent y apportés. Plusieurs informations concernaient, par exemple, les étapes de la cérémonie religieuse. A condition que le médecin traitant du malade soit au courant, le prêtre hospitalier pouvait lui rendre visite. À la demande de la famille, un prêtre (dont la tenue de protection était assurée par l’hôpital) de la confession du malade pouvait le voir une seule fois, pendant 15 minutes. Au cours de la cérémonie, il ne devait utiliser que des objets pouvant être désinfectés et qui ne provoquaient pas d’incendie.

En cas de détérioration de l’état du patient, le médecin pouvait également autoriser la visite d’un membre de famille. Toutefois, celui-ci ne pouvait y apporter aucun objet. Après que la mort ait été survenue, lors de l’identification du défunt, il fallait éviter de le toucher (le caresser, l’embrasser). La famille apporta la tenue d’enterrement au personnel de la morgue pour qu’il habillât. Une fois habillé et désinfecté avec du méthanal, le mort allait être placé dans des sacs doubles, puis dans le cercueil qui allait être scellé. La famille devait aller chercher le défunt à l’hôpital sous 24 heures et devait l’emmener directement au cimetière où il allait être enterré aussitôt. (C’est-à-dire, l’on ne pouvait pas le présenter sur le lit mortuaire ni dans sa maison, ni à l’église ou à la chapelle, seulement une cérémonie religieuse minimaliste pouvait avoir lieu devant la tombe.) Il était interdit d’organiser la veillée du défunt. Les membres contaminés de la famille ne devaient pas participer aux obsèques. Le nombre de personnes pouvant participer aux funérailles était bien précisé dans d’autres dispositions. Selon la coutume, à la fin du rituel de l’enterrement, les orthodoxes donnent aux participants des objets divers et des denrées. Pendant la pandémie, les emballages de ces objets devaient également être conformes aux règlements26.

En raison du nombre très élevé des décès, les entrepreneurs funéraires se virent confrontés à une demande croissante, difficile à suivre. Ni les hôpitaux, ni les chapelles n’étaient équipées pour y pouvoir entreposer les cadavres, les services funéraires devaient donc organiser un très grand nombre de funérailles, et cela de la manière la plus opérationnelle possible. Les morgues augmentèrent leur temps de travail quotidien et durent travailler même pendant les fins de semaines. Dans les villes, au lieu de creuser les tombes à la pelle, de façon traditionnelle, l’on commença alors à les creuser à l’aide d’une excavatrice27. La population du pays, de plus en plus mécontente, fit entendre sa voix. En plus, un spécialiste des obsèques sema la discorde en faisant part de sa supposition selon laquelle le cadavre nu, désinfecté au méthanal, placé dans le double sac en plastique puis dans un cercueil désinfecté ne pouvait pas se décomposer en l’absence de l’oxygène. D’autant plus que les sacs en général ne sont pas à base de matières biodégradables. Un médecin spécialiste prit la peine d’y répondre. Bien que sa réponse ait été prudente, ses arguments ne se révélèrent pas vraiment convaincants, ni cohérents. Selon lui, nombreux sont les facteurs qui jouent sur la décomposition du cadavre. L’on pourrait même supposer que le sac en plastique accélère le processus28.

En faisant des recherches dans les contenus médiatiques au sujet des obsèques, l’on trouva le cas qui suit.

En décembre 2021, suite à l’entrée en vigueur de la loi N° 487/09.04.2021 de caractère moins sévère, une famille de Sibiu se tourna vers le Service départemental de médecine légale de l’hôpital départemental d’urgence de la ville et demanda l’exhumation d’un membre de leur famille, enterré un an auparavant, pour qu’il soit dûment habillé et ré-enterré selon le rituel religieux. Le médecin légiste leur répondit, qu’à son plus grand regret, un arrêté ministériel ne pouvait être appliqué rétroactivement29.

Une image inhabituelle parcourait les médias de Roumanie en juillet 2020. Un prêtre orthodoxe du Sud de la Roumanie (du village Teslui) fut pris en photo à côté d’un cercueil, vêtu dans la tenue de cérémonie ecclésiastique (patrafir en roumain), mise par-dessus le vêtement de protection. Selon les commentaires, son auto-protection était excessive, car il n’avait pas à se sentir en danger à côté du cercueil désinfecté et clos30.

Y avait-il réellement eu une pandémie?

Le discours social au sujet de la pandémie divisa considérablement la société roumaine. Les clivages autour des structurations ethniques, politiques, religieuses, etc. étaient évidentes. Ceux qui niaient l’existence du virus ou ceux qui étaient contre le vaccin, au bout du compte s’avéraient être seulement des tranches sociales minoritaires, en opposition. Ils n’eurent pas la possibilité de s’organiser collectivement ou bien d’ériger un programme, d’avoir des actions coordonnées et mener un mouvement social cohérent31. En Roumanie, dans les rangs de cette formation sociale l’on retrouvait une couche d’élite, ainsi que des masses populaires, moins réfléchies, moins conscientes.

Certaines dignités de l’Église orthodoxe et quelques représentants politiques de droite assumèrent également le rôle de meneur dans ces démonstrations. Voici quelques revendications prononcées lors des manifestations: lever l’état d’alerte, rendre à nouveau publiques les hôpitaux transformés en centres-Covid-19, supprimer les restrictions mises en place contre ceux qui refusaient le vaccin, faire cesser l’obligation du certificat de vaccination, ramener l’éducation des enfants en classe32. Leurs allégations relatives contre le point de vue officiel qui acceptait l’existence d’une épidémie disaient: le virus fut produit en laboratoire pour décimer la surpopulation de la planète; les hôpitaux sont des foyers de contamination; le vaccin affaiblit encore le système immunitaire, il n’est donc qu’un moyen supplémentaire de génocide; le sérum du vaccin est en phase expérimentale, ses effets sont donc imprévisibles à long terme; par le vaccin, l’on introduit une puce électronique dans l’organisme; le nombre de victimes de Covid-19 est gonflé artificiellement (c’est à dire, la Covid-19 n’est pas mentionné en tant que maladie complémentaire mais comme maladie de base, cause du décès)33. Des opinions contradictoires se polarisèrent dans ces discours, quant à l’origine du virus, le processus de l’immunisation, ou bien concernant la légitimation du vaccin, celle de la quarantaine, de l’isolement obligatoire. Des attitudes irréconciliables se différencièrent lors de ces démonstrations, telles que la dépréciation ou l’exagération de la maladie34, l’enfreinte ou le respect trop rigide des règles.

Que s’est-il passé en Roumanie depuis le 26 février 2020?

En résumé, lors de la pandémie, dans les médias de Roumanie furent diffusés des divers points de vue (ceux des institutions nationales, des institutions de sciences et de soins médicaux, de l’église, des médecins, des malades ou leurs membres de famille), ainsi que des diverses attitudes (trivialisation, exagération, désinformation). En même temps, ces histoires divergent suivant leurs contenus, l’on peut parler d’histoires de souffrance, de décès ou de guérison. De ce large éventail de questions, nous avons retenu quatre questions générales. Le choix a été justifié par la situation en Roumanie. L’interprétation de la situation à travers la métaphore de la maladie a nécessité une série d’interprétations. Dans cette situation, il est devenu nécessaire d’adapter les rites traditionnels de la mort et de l’enterrement. Après les changements de 1989, la société roumaine s’est adaptée au travail à l’étranger. Le mode de vie, la navette, était en crise à cause de la pandémie. Ces changements radicaux ont forcé tous les citoyens roumains à y réfléchir, et les positions différaient considérablement.

Pendant les deux ans et demi de pandémie, il y eut des malades, bien sûr, parmi lesquels, comme partout ailleurs, les uns guérirent, d’autres moururent. Et il y en avait aussi de ceux qui entendirent seulement parler du virus SARS-CoV-2 et de la pandémie de COVID-19. La situation factuelle est qu’au cours de la pandémie, d’innombrables histoires et anecdotes furent racontées à ce sujet. Nous suivîmes et analysâmes une partie d’elles, celles publiées dans les médias roumains. Notre souhait n’était pas d’en écrire l’histoire de la pandémie en Roumanie, mais d’exposer l’histoire du discours sur la pandémie, se basant sur des sources en langue roumaine ou hongroise.

Concernant les genres, nous avons donné la priorité aux histoires, car, contrairement aux textes descriptifs, explicatifs ou argumentatifs, ceux narratifs emploient les concepts (comme la maladie ou l’épidémie par exemple), ainsi que les termes de la causalité, de l’obligation, de la contingence, et mêmes des anomalies, dans une dimension espace-temps concrète, dans le cadre des destins et des relations humaines. En même temps, le récit de la narration génère des émotions (peur, sentiment de sécurité) et rend les gens capables de réagir et d’accomplir des prouesses.

Les histoires nous esquissent clairement que la population de Roumanie vécut une situation de crise, fit l’expérience du surgissement, de la propagation et des effets de la pandémie. Pour survivre, il réorganisa sa mentalité, son mode de vie, ses contacts sociaux, ses techniques corporelles. Cette transition affecta fortement les formations sociales, les activités de routine de la vie quotidienne (achat, transport, communication, travail). Deux tendances opposées prévalaient dans ce processus : l’isolement et la solidarité.

La maladie de COVID-19 a ôté le patient de son environnement familial mais elle lui a également fait perdre les repères dans l’environnement l’hospitalier, connu en amont. En raison de la nature de la maladie, le patient était un facteur de danger pour le personnel soignant. En outre, la COVID-19 a considérablement modifié les soins apportés aux malades, le processus du décès et même la structure des obsèques.

Pourquoi pense-t-on qu’il s’agit d’un tournant, du début d’une autre ère? En tant que maladie structurelle de l’époque, elle fit prendre conscience des liens universels existants entre les continents et les couches sociales, entre l’humain et le monde du vivant. Bien qu’on n’attendaient qu’une chose, que l’humanité puisse revenir à son mode de vie antérieure, il s’avère impossible de faire oublier les expériences, faire cesser les comportements intériorisés pendant ces deux ans et demi.

1. Les ambulances se cachent, le 14.12.2020. Source: https://szekelyhon.ro/aktualis/nem-tudjak-hova-mennek-es-mi-var-rajuk.

2. Qui sont les personnes qui traitent les malades? Le 14.10.2021. Source: https://maszol.ro/belfold/Fotokon-mutatjuk-a-koronavirus-jarvany-elleni-kuzdelem-egyik-csikszeredai-helyszinet.



3. La protection contre les maladies, le 23.01.2021. Source: https://szekelyhon.ro/aktualis/uton-elet-es-halal-kozott.




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1 Cette approche méthodologique de la recherche est résumée dans le manuel de l’auteur, The Anthropology of Storytelling [Keszeg 2011].

2 L’interprétation de la pandémie est constamment à l’ordre du jour dans l’anthropologie roumaine et hongroise : pour l’approfondissement consulter Revista română de sociologie nr. 5-6 (31), 2000; Revista Muzeelor 1, 2020; Jakab–Vajda (eds.) 2022.

3 <https://www.medicover.ro/covid/romania/> (Consulté le 02 septembre 2022).

6 <https://www.medicover.ro/covid/romania/> (Consulté le 02 septembre 2022).

8 Données du ministère: Ministerul Pentru Românii de Pretutindeni. Raport de activitate. Anul ٢٠١٩. Conform Programului de Guvernare. http://www.mprp.gov.ro/web/wp-content/uploads/2019/07/Raport-IULIE-2019_site.pdf (Consulté le 02 septembre 2022). En Espagne, à la fin de l’année 2020, la main-d’œuvre d’origine roumaine avec ses 48% étaient la plus nombreuse sur les listes des travailleurs d’origine étrangère. < https://extranjeros.inclusion.gob.es/ficheros/estadisticas/operaciones/con-certificado/202012/Principales_resultados_residentes.pdf > (Consulté le 02 septembre 2022). Le 30.06.2021, 1.067.200 citoyens roumains ont demandé l’autorisation d’entrer sur le territoire du Royaume-Uni. Quant à leur nombre, ils occupaient la seconde place sur le marché du travail anglais < https://www.gov.uk/government/collections/eu-settlement-scheme-statistics > (Consulté le 02 septembre 2022). Le 1er janvier 2021, 1.137.728 citoyens roumains vivaient et travaillaient en Italie < http://dati.istat.it/Index.aspx?DataSetCode=DCIS_POPRES1# >(Consulté le 02 septembre 2022). Le 30.06. 2021, 1.067.200 citoyens roumains vivaient au Royaume-Uni < https://www.gov.uk/government/collections/eu-settlement-scheme-statistics > (Consulté le 02 septembre 2022). En début de l’an 2020, 799.180 citoyens roumains vivaient en Allemangne < https://de.statista.com/themen/20/einwohnerzahl/ > (Consulté le 02 septembre 2022).

9 Selon les données du décembre 2020, le moyen d’âge des roumains résidents en Espagne était de 38 ans, consulter Estadística de residentes extrajeros en Espana <https://extranjeros.inclusion.gob.es/ficheros/estadisticas/operaciones/con-certificado/202012/Principales_resultados_residentes.pdf > (Consulté le 02 septembre 2022).

12 N° de la disposition : 2020/C 102 I/03. <https://eur-lex.europa.eu/legal-content/RO/TXT/HTML/?uri=CELEX:52020XC0330(03)&from=RO> (Consulté le 02 septembre 2022).

14 Le 10 mars 2020, la Roumanie mit un terme aux relations touristiques avec l’Italie. Elle n’en accueillait plus que les citoyens roumains qui souhaitaient se rapatrier; ces derniers purent d’ailleurs prendre connaissance avant leur arrivée au pays, de la disposition selon laquelle une fois rentrés, ils avaient l’obligation de se confiner. Toutefois, selon certains sondages, 200.000 revenants environ n’ont pas respecté l’obligation du confinement durant le premier mois de la pandémie. https://atlatszo.ro/koronavalsag/vendegmunkasok-nem-azert-jonnek-haza-hogy-megfertozzenek-minket/ (Consulté le 04 septembre 2022).

16<https://romania.europalibera.org/a/coronavirus-romania-pacient-cu-dosar-penal-politist-israel-spital-carantina/30481648.html> (11.03.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://romania.europalibera.org/a/parchetul-general-a-clasat-dosarul-fostului-politist-care-a-infectat-spitalul-gerota-/30740757.html> (22.07.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://www.agerpres.ro/justitie/2020/07/22/procurorii-au-clasat-dosarul-fostului-politist-infectat-cu-noul-coronavirus-internat-la-spitalul-gerota--543966> (22.07.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://www.digi24.ro/stiri/actualitate/justitie/coronavirus-pensionarul-de-la-mai-care-a-mintit-ca-nu-a-iesit-din-tara-are-dosar-penal-1273746> (11.03.2020, Consulté le 04 septembre 2022); <https://www.rfi.ro/justitie-123331-dosar-fost-politist-suspectat-infectat-coronavirus-zeci-persoane> (22.07.2020, consulté le 04 septembre 2022); <http://stiri.tvr.ro/fostul-politist-care-a-infectat-zeci-de-oameni-la-spitalul-gerota-se-considera-nevinovat-el-sus-ine-ca-s-a-infectat-in-romania-nu-in-israel_862779.html#view> (29.05.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://www.hotnews.ro/stiri-coronavirus-24024902-fost-politist-gerota-coronavirus-israel.htm> (29.05.2020, consulté le 04 septembre 2022) ; <https://www.libertatea.ro/stiri/dosar-penal-pe-numele-fostului-politist-cu-coronavirus-2908744> (11.03.2020, consulté le 04 septembre 2022) <https://buletin.de/bucuresti/bucuresti-pacientul-zero-a-vizitat-israelul-organizat-cu-alte-88-de-persoane-cu-79-din-ele-a-fost-in-avionul-de-intoarcere-multe-nu-au-fost-testate-de-covid-19/> (17.03.2020, consulté le 04 septembre 2022).

18<https://szekelyhon.ro/aktualis/koronavirusos-halhatott-meg-eteden> (02.04.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://szekelyhon.ro/aktualis/csend-van-eteden> (06.04.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://eszm.ro/tag/eted/> (08.04.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://uh.ro/covid-19-fertozott-volt-az-elhunyt-etedi/> (04.04.2020, consulté le 04 septembre 2022), <https://neppart.eu/eted-es-bogoz-felnek-a-lakosok-a-fertozestol/> (02.04.2020, consulté le 04 septembre 2022); <https://itthon.transindex.ro/?hir=59228&hargita_megyeben_is_megjelent_a_koronavirus> (02.04.2020, consulté le 04 septembre 2022).

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19 <https://legislatie.just.ro/Public/DetaliiDocument/224341> (Consulté le 07 septembre 2022).

20 <https ://legislatie.just.ro/Public/DetaliiDocument/255886> (Consulté le 07 septembre 2022).

23 <https://legislatie.just.ro/Public/DetaliiDocument/224715> (Consulté le 05 septembre 2022).

31 Périodes de manifestations plus importantes: mars-avril et octobre 2021.